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Auteur, lecteurs dans la ville
15 avril 2014

Lola LAFON

En partenariat avec le VIP,
scène de musiques actuelles,
Auteur, lecteurs dans la ville
vous invite à une nouvelle rencontre littéraire


jeudi 17 avril 2014, au VIP, à 19h00

 

recto flyer

 

« C’est un dialogue fantasmé entre Nadia Comaneci, la jeune gymnaste roumaine de quatorze ans devenue, dès son apparition aux J. O. de 1976, une idole pop sportive à l’Ouest et « plus jeune héroïne communiste » à l’Est, et la narratrice, « Candide occidentale » fascinée, qui entreprend d’écrire son histoire, doutant, à raison, des versions officielles. L’histoire d’une jeune fille face à ses juges, qu’ils soient sportifs, politiques, médiatiques, désirée et manipulée également par les États, qu’ils soient communistes ou libéraux. L’histoire, aussi, de ce monde disparu et si souvent caricaturé : l’Europe de l’Est où j’ai grandi, coupée du monde, aujourd’hui enfouie dans une Histoire close par la chute d’un Mur.

Comment raconter cette « petite communiste » à qui toutes les petites filles de l’Ouest ont rêvé de ressembler et qui reste une des dernières images médiatiques non sexualisée de jeune fille sacralisée par un Occident en manque d’ange laïque ?

La Petite Communiste qui ne souriait jamais est l’histoire de différentes fabrications et réécritures : réécriture, par CeauŞescu, du communisme dans la Roumanie des années 1980, fabrication du corps des gymnastes à l’Est comme à l’Ouest, réécriture occidentale de ce que fut la vie à l’Est, réécriture et fabrication du récit par l’héroïne-sujet, qui contredit souvent la narratrice et, enfin, réécriture du corps féminin par ceux qui ne se lassent jamais de le commenter et de le noter…

C’est cette phrase-là, à la une d’un quotidien français, commentant Nadia Comaneci aux J. O. de Moscou, qui m’a décidée à écrire ce roman : « La petite fille s’est muée en femme, verdict : la magie est tombée. » Ce roman est, peut-être, un hommage à celle-là, qui, d’un coup de pied à la lune, a ravagé le chemin rétréci qu’on réserve aux petites filles, ces petites filles de l’été 1976 qui, grâce à elle, ont rêvé de s’élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue. »

L. Lafon

Pour aller plus loin, vous trouverez vidéos, interview et critiques littéraires sur les sites suivants :

Le site de Lola Lafon

La grande librairie

La grande table (F. Culture)

Le carnet d'or (F. Culture)

Une vidéo pour revoir le 10 parfait de N. Comaneci

comaneci

 

Télérama (extrait) :

Nadia Comaneci est la première gymnaste à avoir obtenu la note de 10 aux JO. L'histoire romancée, tout en équilibre, d'une reine de l'air à la volonté de fer.

C'est vrai qu'elle avait un côté Buster Keaton, « l'homme qui ne souriait jamais ». Le corps gracile et musclé, capable de se propulser dans les airs comme un cocktail Molotov, et de retomber sur ses pieds, imperturbable, souveraine. Nadia Comaneci a révolutionné le monde de la gymnastique, à 14 ans, aux JO de 1976. Les moins de 40 ans ne peuvent guère s'en souvenir. Lola Lafon a tout juste 40 ans. Et elle s'en souvient comme si elle y était. La preuve que la transmission passe par des canaux mystérieux, des fils invisibles qui relient les êtres. De la poussière de magnésie, tombée des mains de la gymnaste prodige, a dû voler jusqu'à son lit de petite fille de 3 ans, comme une poudre magique. Sinon, comment aurait-elle pu écrire un roman aussi acrobatique, aussi intérieur, au plus près des sensations de la championne roumaine ? Lola Lafon a trouvé son sujet, son double, son miroir, et du choc de cette rencontre jaillit un texte impressionnant de maîtrise et de poésie, comme les numéros de voltige de Comaneci. Cette adéquation de forme est le secret de la réussite du livre. Loin du biopic à l'américaine, le récit prend des risques, ose des apartés imaginaires entre la romancière et l'athlète, s'élève dans les airs avec des descriptions hallucinées des prouesses sportives, enchaîne les figures littéraires les plus personnelles et les plus justes, embrasse la totalité d'une personne hors du commun, avec une économie de moyens et un sens de l'équilibre saisissants.

De Nadia Comaneci, sa grande soeur d'âme, sa compatriote silencieuse, son modèle de force et de fragilité, Lola ­Lafon restitue toute l'ambivalence. A la fois moteur et victime, sujet et objet, l'athlète avance, encore et toujours, « plante carnivore de dangers dont il faut la gaver [...], elle grignote l'impossible, le range de côté pour laisser place à la suite, toujours la suite. » Or, il arriva un jour que la suite soit un grand gouffre. Celle qui ne tombait jamais sombra dans l'anonymat, après avoir été déchiquetée par ceux qui la portèrent aux nues. La force de Lola Lafon est d'introduire d'imperceptibles trous dans son récit, d'y incruster des zones de disparition, de transparence, de vide. Elle titube lentement derrière sa muse, « somnambule de sa propre enfance », et le livre fend la brume de la déché­ance avec une pudeur et une justesse exemplaires. Un destin se dessine, terriblement émouvant, celui d'une adolescente qu'on voulut figer dans l'inno­cence. Mais, Lola Lafon ne cesse de le répéter, Nadia Comaneci était un petit écureuil, incapable de tenir en place. Ecrit comme un livre qu'on se passe sous le manteau, un brûlot de résistance plein de sens cachés, La Petite Communiste qui ne souriait jamais met en regard la dictature communiste d'hier et l'asphyxie capitaliste d'aujourd'hui, dénonce l'absurdité d'avoir quitté une prison pour une autre : avant, les gens « avaient constamment peur, c'est vrai, peur qu'on les entende dire des choses interdites, aujourd'hui, on peut tout dire, félicitations, seulement personne ne nous entend. »

Lola Lafon interroge le silence, donne à entendre les cris étouffés de ceux qui ont troqué un bâillon contre un autre. Sa parole est d'or, et prouve que les langues déliées triompheront toujours, qu'elles tracent leurs lettres dans les airs, du bout des doigts de pieds, ou sur le papier, éprises de liberté.

 

 

Retrouvez-nous
Jeudi 17 avril 2014
19h00
VIP/Bd de la Légion d'Honneur
Saint-Nazaire

 

portrait +++ libé
Lola Lafon (source Libération)

 

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